3.12.2013, Dominique Charmillot, avocat aux assurances du TCS
«J’achète sans garantie un véhicule d’occasion à un privé. Qu’en est-il des vices cachés? Aurais-je dû faire expertiser ce véhicule et quels sont mes moyens d’action?»
Lorsqu’un véhicule est vendu entre privés, l’on précise souvent «sans garantie» sur le contrat. Le Code des obligations (CO) n’interdit pas de telles ventes faites sans garantie. Si aucune mention n’est faite à propos de la garantie, c’est le délai légal de deux ans qui s’applique.
Préférez toutefois un achat avec une garantie minimum de trois mois pour les pièces et la main d’œuvre. Cette garantie de trois mois est aussi prise en compte dans certaines estimations du prix (par exemple pour le «prix indicatif pour la vente» d’Eurotax).
En cas d’exclusion complète de la garantie, l’acheteur reprend le véhicule en l’état, tel que vu et essayé. Il subit tous les risques, et assume toutes les conséquences des problèmes qu’il n’aurait pas repérés à la réception du véhicule. Il est donc indispensable d’inspecter le véhicule en détail avant une vente sans garantie.
Vous pouvez aussi, à l’achat, convenir avec le vendeur d’un bref délai de contrôle du véhicule (par exemple un mois), en précisant alors par écrit que vous prenez à votre charge les frais de ce contrôle chez le spécialiste, mais que le vendeur réglera les éventuels frais de réparation jugés nécessaires.
Sinon, avec une exclusion pure et simple de toute garantie, vous n’aurez pas de moyen juridique contre le vendeur, sauf en cas de défauts dissimulés frauduleusement. C’est le seul cas qui ne peut pas être exclu de la garantie, du moment que le vendeur connaissait les défauts et les a cachés. Vous pouvez alors résilier la vente, ou demander au vendeur qu’il prenne à sa charge la moins-value ou les frais de réparation (art. 205 CO). Si ce cas se présente, n’oubliez pas d’aviser par écrit le vendeur de ce défaut, et ce sans délai (art. 201 CO).