Parlement
Session spéciale PFAS: une occasion manquée
Le débat sur les substances alkylées perfluorées et polyfluorées (PFAS) s'intensifie à Berne. Le Conseil national s'est penché sur diverses interventions parlementaires lors d'une session extraordinaire.
09 septembre 2025

Rebecca Eggenberger
Responsable Alimentation et Prévention
Le 9 septembre 2025, le Conseil national a enfin débattu des PFAS lors d’une session spéciale. Signe d’une prise de conscience, la FRC salue le fait que la Coupole se soit enfin emparée du sujet, tant la Suisse accuse un retard par rapport à d’autres pays. Elle déplore toutefois des décisions bien trop timorées au regard des enjeux sanitaires et environnementaux.
Plusieurs textes – intéressants sur le papier – ont été adoptés, visant à la fixation de valeurs limites pour les PFAS, leur déclaration obligatoire et l’encouragement de produits chimiques sûrs. Si ces décisions représentent un premier signal, elles restent clairement insuffisantes. Le Parlement a en effet manqué l’occasion d’envoyer un signal fort, en omettant notamment la question pourtant essentielle de l’assainissement des sites pollués. Quant au principe de précaution, qui devrait pourtant être la règle en matière de substances dangereuses… autant mettre une croix dessus!
La FRC regrette fortement que le National ait accepté la motion proposant le mélange de denrées contaminées aux PFAS avec des denrées «saines». Elle rappelle que la moitié des participants à une grande étude réalisée en Suisse présentent déjà des taux inquiétants de PFAS dans le sang. Cette décision fait ainsi porter aux consommateurs les conséquences d’années d’inaction, plutôt que de protéger leur santé.
Prochaine étape: le Conseil des États. Espérons que cette Chambre fera preuve de davantage de clairvoyance et d’ambition!
Les principales revendications de la FRC
- Interdire progressivement tous les PFAS, selon le principe de précaution, sauf pour les usages essentiels (médicaux).
- Assainir rapidement des sites pollués, en appliquant le principe du pollueur-payeur pour éviter que seules les collectivités et producteurs n’assument les coûts.
- Renforcer la surveillance en rétablissant le biomonitoring de la population et en investissant davantage dans les moyens de contrôle.
- Développer des incitatifs financiers pour le développement d’alternatives sûres.
- Investir dans davantage de moyens de contrôle.
- Encadrer strictement les allégations «sans PFAS».
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