8.10.2013, Elisabeth Kim / Les primes des modèles alternatifs (médecin de famille, p. ex.) augmentent douloureusement. Photo: Monkey Business Images/shutterstock.com
Plus de la moitié des modèles alternatifs connaîtront l’an prochain des hausses plus élevées que celle de la prime «standard».
La hausse des primes prévue pour 2014 peut-elle vraiment être qualifiée de «modérée»? Certes, sur le papier, une croissance moyenne de 2,2% ne fait pas sauter au plafond. Mais ce chiffre – qui se réfère à une franchise minimale de 300 francs – ne concerne que quelque 1,28 millions d’adultes, soit 16% des assurés!
Pour les 84% restants, la pilule risque d’être bien plus grosse à avaler. Une réalité que l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) reconnaît pour la première fois. Dans son communiqué publié fin septembre, l’office chapeauté par Alain Berset notait également que «plus de la moitié des primes à payer pour les modèles avec choix limité connaîtront une hausse supérieure à la moyenne».
Disparités choquantes
Une facture plus douloureuse pour ces modèles appelés aussi «alternatifs» (médecin de famille, télémédecine, réseau de soins, etc.)? Selon les premières analyses de Valérie Muster, responsable de la Permanence juridique de la FRC, certains assurés – toujours en prenant la franchise de 300 francs – verront en effet leur facture mensuelle grimper de 30 francs et plus! Quelques exemples de majoration: Swica à Genève (44 fr.) ou CPT à Lausanne (36 fr.).
On peut expliquer partiellement ces hausses dans les assurances alternatives, très prisées par les Suisses, par le réajustement que doivent effectuer les caisses qui ont pratiqué des offres trop attractives dans le passé. Reste que la progression des coûts demeure une problématique globale et récurrente: depuis 1996, date de l’introduction de la LAMal, cette fameuse prime «standard» a ainsi augmenté de 129%.
Et alors que l’assurance de base obligatoire offre des prestations identiques, les disparités règnent au sein même d’un canton. «Certaines primes, modèle alternatif ou non, coûteront jusqu’à 90% plus cher», dénonce Valérie Muster. Quelques exemples romands que l’on retrouve dans le tableau ci-dessous. Choquant, alors même qu’il s’agit de comparaisons dans un seul canton, avec la même population, et où la structure cantonale des coûts est identique.
A noter que le modèle proposant la prime la plus basse n’est pas forcément adapté à son profil, comme l’indiquent les fiches pratiques disponibles sur le site de la FRC.
Voir le tableau récapitulatif des différences de primes entre assurances