26.11.2021, Texte: Laurence Remy – Photos: Samuel Troilo
Le 13 novembre 2021, la maison de Quartier Jaman 8, à Clarens, accueillait un Repair Café, organisé conjointement avec Pro Vélo Riviera et la FRC Vaud. Reportage.
Aujourd’hui, vêtements, vélos et appareils électroménagers sont à l’honneur. Trônant sur les établis, on trouve pêle-mêle des machines à café – gagnantes toutes catégories des objets le plus souvent amenés –, un grille-pain, un aspirateur. Mais aussi, oh bonheur!, deux machines à coudre vieilles de plus de septante ans.

Les objets sont souvent fabriqués en Chine. Mais Jean-Pierre le relève avec humour: ses outils aussi: utile pour réparer du «Made in China»!
Parmi les réparateurs bénévoles, il y a Jean-Pierre. Il est le doyen de l’équipe. Cela fait cinq ans qu’il s’engage dans l’activité des Repair Cafés de la FRC Vaud, il en a déjà une quinzaine à son actif. Mais chez lui, il répare tout depuis toujours. Curieux, il aime le défi – résister au temps et à l’usure, sauver des objets de la poubelle – mais il apprécie aussi tout particulièrement l’ambiance qui plane lors de ces rendez-vous et le sourire des gens, qui repartent satisfaits ou soulagés.
Ce que Jean-Pierre aime aussi particulièrement, c’est de transmettre ce qu’il sait. Et avec Florent, son comparse depuis deux ans, Christian et Sakura, tous de jeunes passionnés, la relève est assurée. A quatre, ils forment une fine équipe, s’entraident beaucoup, n’hésitant pas à lâcher ce qu’ils sont en train de faire pour donner un conseil avisé à l’un ou l’autre.

Sakura démonte patiemment une machine à café. L’intérieur, inaccessible même avec un entretien régulier, est plein de marc. Passer les circuits sous l’eau suffira-t-il?
Montrer la voie
Là où les quatre mousquetaires ne sont pas forcément tous d’accord, c’est sur la perception qu’ont les gens de l’obsolescence programmée: encore une question de générations? Pour Jean-Pierre, le fait d’être né avec internet et d’avoir l’habitude de tout obtenir en trois clics n’aide pas à être conscient des enjeux qui se trament dans la conception des objets. Bon, il nuance et reconnaît aussi que de plus en plus de jeunes viennent apporter un appareil, un vêtement, un jouet à réparer ou repriser. Et évidement, il ne boude pas son plaisir à être entouré de jeunes réparateurs et réparatrices dans l’âme… Parce que Sakura, ingénieure de métier, montre aussi une autre voie à suivre: on peut être femme et parfaitement à l’aise avec la technique et ses complexités!
Florent confirme, oui certains jettent à tout-va sans être conscients des conséquences sur l’environnement. Mais dans sa pratique, il voit aussi de l’amélioration: «J’ai dû démonté une machine à café dont la pompe était fichue. Le propriétaire, un jeune homme, a bien observé mes gestes. Il est ensuite allé dans une déchetterie, a trouvé une pompe – la pièce était impossible à se procurer – et a réparé l’appareil lui-même.»
Sakura abonde: «Réparer n’est pas sorcier. Il suffit de rechercher les tutoriels sur internet, et tout le monde peut le faire. Mais, oui, il faut de la patience.» Pour sa part, elle apprécie toujours de bénéficier de l’expérience de réparateurs plus expérimentés qu’elle. Comme Jean-Pierre.
- Le but d’un Repair Café, c’est aussi de transmettre un savoir à la personne qui apporte un objet.
- L’ancêtre du jour: une machine à coudre comme on en trouve plus… qu’au musée!
- Super tadem pour une number one de la réparation: une machine à café.
- Besoin d’informations techniques? Internet, ses tutoriels par millions sont aussi une aide précieuse.
- Après l’effort, le réconfort: toute l’équipe se restaure.