7.3.2023, Sophie Michaud Gigon
Le choix est souvent cornélien, mais chaque année il faut définir les priorités que l’on se donne. Prix, marketing d’influence et réparabilité seront nos grands axes en 2023.
C’est un rendez-vous que j’aime partager: le moment où on se projette dans le programme qui va constituer l’ossature de l’année FRC. Choisir l’axe fort de nos prochains tests, déterminer quelles investigations privilégier, sur quels dossiers mettre l’accent. Outre l’information, il faut aussi tenir compte des révisions de lois, prioriser des projets de développements internes, et puis aller sur le terrain, car c’est via les événements que l’on favorise des rencontres avec le public, des passerelles qui nous fédèrent tous autour d’un moment ou d’une cause phares. Mettre toutes ces composantes du Pouvoir d’agir ensemble relève d’un savant Tetris!
En 2023, la question du prix des biens et des services est incontournable. Si consommer au juste prix a toujours fait partie de notre travail de fond, l’augmentation du coût de la vie est une réalité qui résonne de manière particulière depuis une année. La FRC le mesure à la grogne que les gens expriment via sa permanence, mais aussi aux sollicitations des médias auxquelles elle répond chaque semaine. Aucun secteur n’y échappe: nous l’observons dans les étals (pp. 20-22), dans le montant des primes de santé ou dans les factures d’énergie à venir. La FRC piste alors les augmentations non justifiées, dévoile les marges des intermédiaires, demande plus de transparence dans la formation du prix de l’énergie, déniche les bons plans et appelle, une fois encore, à certaines aides ponctuelles, comme une baisse des tarifs et abonnements des transports publics.
«Mettre toutes les composantes du Pouvoir d’agir ensemble relève d’un savant Tetris !»
Sophie Michaud Gigon, Secrétaire générale de la FRC.
Le Far West numérique est un champ d’action plus récent. Il n’empêche, la FRC comme les consommateurs sont confrontés de plus en plus à des pratiques insupportables sur les plateformes de vente, les réseaux sociaux (pp.5-8), les jeux en ligne (pp. 24-26). Et les victimes ne sont pas que des personnes vulnérables. Un monde si vaste et tentaculaire qu’il est nécessaire de le documenter. Marketing d’influence (une publicité qui n’annonce pas la couleur, p. 18) ou data marketing (profilage des internautes à des fins commerciales) seront donc particulièrement dans le viseur de la FRC ces prochains temps. Car la prise de conscience doit avoir lieu pour avancer vers une régulation de ces marchés en faveur d’une meilleure protection des internautes.
Troisième pan à l’honneur, l’économie circulaire. Elle va connaître des avancées législatives avec la révision de la Loi sur la protection de l’environnement. La réparation doit in fine devenir facile, abordable. Devenir la norme. Et, comme le calendrier fait bien les choses, cette année marque aussi un anniversaire. La FRC a lancé son premier Repair Café il y a dix ans, à Prilly (VD). En 2023, notre agenda en compte une centaine. Quel chemin parcouru! Ça se fête, et ce sera en mai à l’EPFL. L’occasion d’instaurer la Journée romande des Repair Cafés ainsi que de réunir organisateurs et réparateurs venus de partout. Le public sera invité à (ré)apprendre à réparer et à créer des Repair Cafés près de chez soi. En clair, ces «faiseurs» d’économie circulaire partageront leurs connaissances et phosphoreront sur de nouveaux projets. Il est important de donner de la place aussi aux initiatives qui font du bien.