1.12.2015, Laurianne Altwegg / Entre Viteos et sa clientèle, le courant ne passe pas quand il s'agit d'imposer les énergies renouvelables Shutterstock.com
Au tour du fournisseur d'énergies neuchâtelois de contraindre ses clients à soutenir financièrement les énergies renouvelables. Un but louable, mais une méthode contestable selon la FRC.
Actualisation le 13 janvier 2016
Consommateurs, réagissez avant le 15 janvier 2016!
Suite à son interpellation, Viteos a répondu à la FRC le 18 décembre. Dans son courrier, le fournisseur indique que les clients qui le souhaitent auront toujours le choix de revenir au tarif de base en faisant leur demande avant le 30 novembre pour l’année civile suivante. Si le fournisseur n’offre pas la possibilité de renoncer à ce tarif en tout temps, il indique qu’il fera «preuve de toute la souplesse requise pour les clients qui s’annonceraient de manière tardive après par exemple la réception de leur première facture» en 2016. Une victoire pour la FRC qui salue cette souplesse bienvenue pour combler les défauts de communication constatés dans le courrier envoyé par l’entreprise à sa clientèle. Elle recommande toutefois aux clients désireux de renoncer au tarif Vivalor de le faire avant le délai fixé au 15 janvier 2016 par le fournisseur.
Si vous avez manquez le début
Fin novembre 2015, Viteos a emboîté le pas aux services industriels de Berne, Zurich, Genève, Lausanne et Romande Energie, en communiquant elle aussi à ses clients qu’ils seraient automatiquement assujettis dès le 1er janvier 2016 à sa nouvelle offre de courant vert. Sauf avis contraire, les consommateurs d’électricité des villes de Neuchâtel, de La Chaux-de-Fonds et du Locle paieront ainsi le tarif « Vivalor » majoré de 0,45 ct./kWh par rapport au tarif standard.
Si la FRC salue la mise en place de cette nouvelle offre de courant vert, elle conteste la méthode employée. D’abord, bien que les clients de Viteos aient la possibilité de rester dans le tarif de base, l’information risque fort de ne pas être lue ou comprise par tous. Surtout, les personnes qui n’auraient pas accès à internet ou qui ne souhaitent pas payer le tarif Vivalor ne peuvent contacter l’entreprise que par téléphone de manière restreinte, c’est-à-dire les lundis et jeudis ouvrables jusqu’au 15 janvier 2016: une marge de manœuvre bien mince en pleine période de fêtes.
La FRC est consciente que le régime dit «opt-out» (en clair qui ne dit mot consent à accepter une offre, ndlr) est souvent la manière la plus efficace de promouvoir les énergies renouvelables. Étant engagée depuis des années en faveur de la consommation responsable, elle est sensible aux mesures permettant de promouvoir ce type d’énergie. D’autre part, le surcoût de l’offre Vivalor, évalué à environ 1 fr. 30 par mois pour un ménage moyen, est supportable par l’essentiel des ménages concernés. La FRC ne peut toutefois pas donner tort aux personnes opposées à ce changement, ni cautionner la méthode qui consiste à profiter de la passivité des clients: mieux vaut l’incitation que la contrainte.
Ainsi, ce n’est pas tant sur le fond que sur la forme que le bât blesse. En effet, il serait plus correct – et apprécié des clients de Viteos – d’offrir à ces derniers la possibilité de faire facilement part de leur choix. Surtout, le délai – à peine deux mois pour se prononcer – laisse planer le doute sur ce qu’il adviendrait des clients qui souhaiteraient retrouver le tarif de base après le 15 janvier 2016. Leur sera-t-il possible de résilier en tout temps l’offre Vivalor? Ne pourront-ils le faire qu’une fois par année?
La FRC a donc demandé à Viteos de transmettre par courrier à ses clients un coupon-réponse pré-affranchi, leur permettant de faire facilement part de leur choix de renoncer au tarif Vivalor s’ils le souhaitent. Elle a également exigé que le retour au tarif de base soit possible en tout temps.