Hausse des prix et pénurie

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Dernière mise à jour: 11.12.2023

Le point en 5 questions

1. Quels sont les risques de pénurie énergétique à court terme?

Chargé de garantir la disponibilité des biens et services vitaux et de prendre des mesures en cas de pénurie, l’Office fédéral de l’approvisionnement économique du pays (OFAE) indique sur son site que l’approvisionnement énergétique est « à ce jour assuré » (voir l’analyse de la situation du 8 août 2023). Il recommande toutefois de préparer déjà l’hiver prochain, car l’approvisionnement énergétique pourrait se révéler « encore plus compliqué que pour l’hiver dernier ».

GAZ

La Suisse ne disposant pas de réserves de gaz naturel, elle s’approvisionne sur un marché européen qui dépend fortement de la Russie. Depuis l’été 2022, la situation s’est toutefois stabilisée en Europe, ceci en grande partie grâce à l’importation de gaz liquéfié pour remplacer le gaz russe et à l’augmentation de la production norvégienne au profit de l’approvisionnement européen. De plus, même si elle ne possède pas de stocks de gaz, la Suisse dispose d’une réserve obligatoire de mazout extra-léger servant de substitut en cas de pénurie grave. Dans un tel cas, les détenteurs d’installations bicombustibles pouvant fonctionner à la fois au gaz, au mazout ou à d’autres combustibles, sont appelés à utiliser cette réserve. Celle-ci permet de couvrir les besoins pendant 4 mois et demi et de réduire la consommation de gaz pendant cette période. Si la situation s’est détendue, le problème pourrait toutefois à nouveau se poser pour l’hiver suivant. Ce qui a aussi un impact que la sécurité de l’approvisionnement et les prix de l’électricité.

ÉLECTRICITÉ

La Commission fédérale de électricité met à jour chaque semaine la situation dans ce domaine sur son site. Si elle estimait la sécurité de l’approvisionnement assurée au 14.08.2023, elle indique aussi qu’il « subsiste encore des incertitudes et certains risques liés à l’approvisionnement pour l’hiver prochain ». Dans ce secteur, les risques de pénurie et les prix augmentaient déjà avant l’invasion de l’Ukraine, qui est venue accentuer cette situation tendue (pour mieux comprendre les facteurs influençant les prix et la sécurité de l’approvisionnement, voir notre article à ce sujet, ainsi que le podcast publié sur la même page). Les facteurs sont multiples mais découlent en grande partie de la dépendance de la Suisse aux importations d’électricité en provenance notamment de France et d’Allemagne durant le semestre d’hiver au cours duquel elle ne produit pas assez. Or, alors que la sécheresse et le manque de neige de l’hiver 2021/2022 ont grevé la capacité de production hydraulique, s’est ajouté l’indisponibilité de la moitié du parc nucléaire français et de possibles difficultés à importer depuis l’Allemagne, celle-ci étant très dépendante du gaz russe pour sa production d’électricité. Les travaux se sont donc accéléré au deuxième semestre 2022 afin de pouvoir faire face à un manque possible à l’avenir et en particulier l’hiver 2022/2023 (réserve hydroélectrique, centrales à gaz bicombustibles et mobilisation de groupes électrogènes). D’autres sources d’approvisionnement en gaz (GNL) ont également été trouvées, ce qui a permis de remplir les stocks allemands. Côté français, l’annonce de remise en service du parc nucléaire a contribué à atténuer le problème. En outre, la consommation était plus basse grâce à un hiver doux. La situation s’est donc largement détendue, mais la prudence reste de mise car tout risque n’est pas écarté. En particulier si des facteurs de stress venaient à se combiner en fin d’hiver (période de froid prolongée combinée à un manque de production en Suisse et à l’étranger).

PÉTROLE

Ici encore, la Suisse est dépendante de ses importations depuis l’Union européenne. Or, la plupart des pays de l’UE importent du pétrole brut et des produits pétroliers depuis la Russie dans des proportions variées. Surtout, comme l’Union européenne, la Suisse a décidé de se passer de la quasi-totalité des produits pétroliers russes. Toutefois, selon l’OFAE, « l’approvisionnement de la Suisse est pour l’instant assuré pour tous les produits pétroliers » (état 8.08.2023).

2. La Confédération prend-elle des mesures pour contrer la hausse du prix des énergies?

Un groupe de travail interdépartemental a été mis en place au niveau fédéral et a étudié treize mesures destinées à soutenir les entreprises et les ménages face à la forte hausse des prix de l’énergie et à l’inflation. Toutefois, le 2 novembre 2022, le Conseil fédéral a annoncé qu’il était arrivé à la conclusion que ni la situation économique ni l’inflation ne justifiaient une intervention. Il a ainsi jugé « pas nécessaire de prendre de mesures extraordinaires pendant l’hiver 2022/2023 ». Ainsi, à part une campagne de sensibilisation aux économies d’énergies lancée fin août 2022 et la reprise des objectifs de l’Union européenne de réduction de la consommation d’électricité (qui peuvent contribuer à faire baisser les prix), aucune mesure de soutien n’est prévue. Ceci alors que les demandes d’aides se multiplient et que la situation suscite de fortes craintes du côté de la population comme des entreprises, en particulier dans le domaine de l’électricité où les prix ont explosé. Pour limiter les effets de ces hausses de prix en l’absence de mesures, la FRC recommande à chacun la mise en place des écogestes présentés dans ce dossier.

3. Risque-t-on une pénurie alimentaire?

Non. Le Département fédéral de l’économie a indiqué que la Suisse était peu dépendante de l’Ukraine et de la Russie dans le domaine alimentaire. Ainsi, rapportés au volume total des importations par produit, seuls 2% des céréales, 4% des fourrages et 4,5% des huiles et graisses végétales importés en Suisse proviennent de ces deux pays.

4. Quels effets indirects peut-on craindre dans le domaine alimentaire?

Une hausse des prix de l’énergie peut avoir un un impact sur toute la chaine de production (récolte, stockage, transport, logistique, coûts de production etc.) et ainsi entrainer une augmentation du prix des denrées alimentaires et une répercussion sur les consommateurs. Dans un premier temps, ce phénomène a été relativement maitrisé en Suisse en comparaison à nos voisins, mais un « effet de rattrapage » a débuté et des hausses de prix sont constatées sur différents produits.

Certaines catégories de denrées sont touchées de manière plus importante, comme les produits laitiers par exemple, sensibles aux variations de prix sur le marché de l’énergie, mais aussi des fourrages et des engrais.

D’autres phénomènes peuvent également expliquer une hausse des prix de certains produits, telles que de mauvaises récoltes, une pénurie de matières premières ou une une augmentation du prix des emballages par exemple.

Une autre conséquence indirecte concerne les demandes d’assouplissement de certaines exigences afin de pallier à des pénuries. Par exemple, celle formulée par des producteurs de porcs espagnols concernant les résidus phytosanitaires pour l’importation de maïs du Brésil et d’Argentine en remplacement des importations d’Ukraine et de Russie ou la mise en place d’un système visant à faciliter le remplacement de l’huile de tournesol ukrainien par d’autres matières grasses dans les aliments transformés.

5. Quelles conséquences sur le prix de l’essence?

Déjà avant mars 2022, le prix du baril de Brent (pétrole brut de mer du Nord) s’envolait en raison de la forte demande liée à la reprise économique. Bien que le pétrole russe ne représente que 10% des produits pétroliers commercialisés en Suisse, la guerre en Ukraine a accentué l’envolée du prix du baril selon Avenergy. Il avoisinait les cent dollars en août 2022 soit 40% de plus qu’il y a deux ans à la même époque de l’année.

Certains spécialistes estiment qu’une augmentation de dix dollars du prix du baril résulte sur une hausse de dix centimes par litre d’essence à la pompe. Car celui-ci ne dépend pas uniquement du brut. Grossièrement, il peut être décomposé comme suit:

  1. Prix du produit négocié sur le marché de Rotterdam et influencé par le cours du dollar (USD)
  2. Coûts de raffinage, de transport et de distribution
  3. Marge commerciale
  4. Impôt et surtaxe sur les huiles minérales (76,82 centimes pour l’essence sans plomb et 79,57 centimes pour l’huile diesel)
  5. TVA (7,7%)

Ainsi, le prix du pétrole n’influence que la partie hors taxes et hors marge du prix à la pompe. Le bas niveau du Rhin de l’été 2022, qui a amoindri la capacité de transport des produits pétroliers par bateau, a par exemple poussé les prix à la hausse. Au vu de ces paramètres multiples et complexes, il est très difficile de savoir si les prix pratiqués sont justifiés ou non. Raison pour laquelle la FRC plaide pour davantage de transparence dans la façon de fixer les prix à la pompe, ainsi que pour une enquête de la Commission de la concurrence (Comco) sur la formation des prix de l’énergie en Suisse.

Depuis l’été 2022 toutefois, les prix des carburants sont largement redescendus, rendant de fait la problématique du prix des carburants moins prégnante.

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Nous demandons aux distributeurs

  • cesser le marketing agressif sur les fraises, mais également sur d’autres denrées hors saison, que ce soit en rayon ou dans les différentes publications destinées à vos clients (catalogues, magazines, journaux, newsletter, etc.) ;
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  • ne plus utiliser de formulations qui peuvent induire en erreur le consommateur sur la saison de la fraise en Suisse. Une demande valable pour la mise en rayon, ainsi que toute publication ;
  • être en mesure de prouver toute allégation de durabilité concernant l’assortiment.

Les dates de la tournée romande #Ramènetafraise

29.05.21Marché de Boudry (NE)
01.06.21Marché de Neuchâtel (NE)
02.06.21Marché de La Chaux-de-Fonds (NE)
04.06.21Marché de Fleurier (NE)
05.06.21Gare de Lausanne (VD)
12.06.21Gare de Genève (GE)
08.06.21Place fédérale (BE)
12.06.21Marché de Delémont (JU)
15.06.21Gare de Delémont (JU)
19.06.21Marché de Fribourg (FR)
27.09.21Festi’Terroir Genève (GE)
28.08.21Festi’Terroir Genève (GE)
28.08.21Objectif Terre Lausanne (VD)
29.08.21Festi’Terroir Genève (GE)
29.08.21Objectif Terre Lausanne (VD)
09.09.21Semaine du goût Sion (VS)
25.09.21Concours suisse des produits du terroir Courtemelon (JU)
26.09.21Concours suisse des produits du terroir Courtemelon (JU)
05.10.21Les Jardins du Flon, à Lausanne (VD)
16.10.21Epicerie fine Côté Potager, à Vevey (VD)