9.10.2013, Laurence Julliard
L’automne est la saison de prédilection des poux.
FAUX I Il n’y a pas de saison pour en attraper, mais c’est généralement à la rentrée scolaire que le corps enseignant et éducatif, vigilant à ce problème de santé publique, signale des cas et rend les parents attentifs.
Loin du cuir chevelu, les poux meurent.
VRAI I Les poux se nourrissent à la racine du cheveu. S’ils en sont éloignés, ils n’ont aucune chance de survie. Dans la même veine, le fait de trouver des lentes (leurs œufs) à plus d’un demi-centimètre du crâne n’a rien d’alarmant car elles sont mortes.
Les cabines d’essayage des magasins, les casiers de vêtements des salles de sport ou de piscine, les douches et toilettes publiques seraient des nids à poux.
FAUX I Les poux se transmettent par contact de tête à tête. Ils ne sautent pas, ne volent pas, au contraire ils s’accrochent fermement à la fibre capillaire. Les principaux vecteurs de transmission sont donc le prêt de brosses à cheveux ou de peignes, d’élastiques et des chouchous (pour les filles), de casquettes, voire d’écharpes, mais aussi les câlins ou les petits secrets qu’on se susurre à l’oreille. Si les jeunes enfants sont davantage concernés que les adultes, c’est justement dû à la nature de leurs jeux, de contact.
Le chlore des piscines et l’eau de mer tuent les poux.
FAUX I Les poux ne savent pas nager mais ils résistent à la noyade! Ils peuvent survivre jusqu’à 18h d’immersion, soit bien au-delà d’un bain prolongé. Raison pour laquelle aussi, un simple shampoing courant ne peut suffire à les éliminer. Quel que soit le mode de traitement anti-poux choisi, il doit se faire sur cheveux secs.
Les produits à base de goudron sont les meilleurs.
FAUX I Ils sont à bannir, car dangereux pour la santé. Quant aux insecticides, ce sont des produits chimiques qui ont des effets secondaires et se déversent dans les eaux usées. Parmi les recettes de grand-mère, tout n’est pas bon à prendre non plus.
Laisser les objets à l’air libre est aussi efficace que les enfermer dans un sac plastique.
VRAI I Les poux qui s’invitent à la maison, c’est la poisse, certes, mais inutile de trop en faire. Aussi, laisser les objets à l’air libre durant 48h est une solution valable, pour autant qu’ils ne restent pas à portée de main des enfants… Tous les cantons ne donnent pas forcément exactement les mêmes recommandations (laisser les objets à l’air libre, au congélateur, dans un sac plastique…), fédéralisme oblige, mais le but est identique : tuer les poux en les privant de nourriture.
Le dépistage est inutile, il faut attendre que la tête gratte.
VRAI ET FAUX I La tête peut gratter sans qu’on ait des poux… ou ne pas gratter alors qu’on en a! Le plus simple est d’être attentif dès que l’entourage mentionne un cas et de procéder à une petite inspection une fois par semaine. Inutile d’envisager un traitement préventif, les produits du commerce étant peu efficaces sur les lentes. En revanche, au premier pou décelé, appliquer un après-shampoing sur cheveux secs et renouveler l’opération une semaine après si le doute persiste.
En se rasant la tête, on éradique les poux.
VRAI MAIS… I Techniquement utile, le geste est terriblement stigmatisant (honte et maladie). On peut donc aisément s’en passer, avec un tant soit peu de discipline dans le peignage des têtes.
Si on a des poux, c’est par manque d’hygiène.
FAUX I Les poux de tête ont beau être des parasites, ils aiment les cheveux propres et ne véhiculent aucune maladie! Cette idée reçue sur la propreté date d’un temps reculé où la Santé publique se chargeait de se débarrasser des «pouilleux», une population miséreuse et sale. Il n’y a pas d’amalgame à faire avec les poux de corps, qui sont, eux, liés à un manque d’hygiène et relèvent d’une pathologie adulte.
Avoir des poux, c’est honteux.
ARCHI FAUX I Les réactions sont généralement en décalage avec les conséquences, bénignes sur la santé. La première mesure de prévention passe par la parole: informer l’enseignant, l’éducatrice, l’entourage pour inciter à la vigilance… et traiter uniquement en cas de nécessité. Mais quoi qu’il en soit, se cloîtrer chez soi est inutile!