11.3.2019, Laurence Julliard
Se passer de substances indésirables dans les produits de soin et d’hygiène était presque illusoire. Notre application change la donne et permet d’opter pour des alternatives sans danger.
La générosité de vos dons a permis de déployer l’artillerie lourde, elle démontrait aussi votre préoccupation face à un marché opaque et incompréhensible. Nous avons travaillé d’arrache-pied avec notre partenaire français UFC-Que choisir autant pour développer une interface totalement intuitive à utiliser que pour alimenter la base de données. Elle contient certes un très vaste assortiment de produits européens commercialisés sur le marché suisse, mais aussi bon nombre de références liées aux marques propres de nos grands distributeurs. Jusqu’ici, nos tests comparatifs ont toujours épinglé les mauvais élèves et salué les bons, mais il manquait un support qui simplifie la vie du consommateur, un outil qu’il puisse avoir à portée de main constamment. C’est chose faite, et avec fierté.
Sonnette d’alarme en 2010
Cette application, c’est aussi pour la FRC l’aboutissement d’un cheminement de près de dix ans. Le fait n’est pas nouveau: les substances chimiques problématiques – perturbateurs endocriniens, nanoparticules et, dans une moindre mesure, allergènes – sont présentes à peu près dans tous les tubes, flacons et pots qui sommeillent dans la salle de bains. Leurs effets sur la santé humaine et leur dangerosité sur le long terme ne sont jamais exigés avant qu’un nouveau produit n’apparaisse sur le marché. C’est à croire que l’on est revenu au temps du Far West!
Au début des années 2010, la FRC alertait déjà l’opinion publique sur les dangers que représentent ces substances dans la vie de tous les jours. Des scientifiques avaient mis le doigt sur leur «effet cocktail», martelant qu’il ne s’agit pas de les considérer chacune prise isolément, mais bien pour l’usage que le consommateur en fait du matin jusqu’au soir: entre gel douche, shampoing, déodorant, dentifrice et bain de bouche, crèmes pour le visage ou pour le corps, maquillage et vernis pour madame, mousse à raser et lotion pour monsieur, chacun applique sur la peau et parfois les muqueuses au moins une dizaine de produits différents. Les nourrissons ne sont pas épargnés, avec les lingettes ou la crème pour le change, notamment. Pas plus que les produits dits «naturels»: quand sur 350 gels douche, seuls un dixième méritent des lauriers, la douche froide est assurée.
Fabricants en retard d’une guerre
En l’absence de réglementations strictes encadrant la fabrication et l’étiquetage des cosmétiques, le consommateur n’a d’autre choix que de trouver sa propre voie pour se protéger contre les risques d’exposition. L’application FRC Cosmétiques en est une, pratique et immédiate. Elle facilite grandement la vie pour privilégier des achats raisonnés. A terme, elle se veut un premier jalon d’une bataille qui s’annonce âpre et longue. Cette année et quelques autres qui suivront, la FRC va également se tourner vers les acteurs politiques et économiques pour qu’ils prennent leurs responsabilités. Le consommateur, sans vilain jeu de mots, le vaut bien!